Espéraza : cantine inter-communes - L’Effet d’annonce prématurée d’un projet irréfléchi.

Publié le

La parution récente d’un article de journal relatif à la création d’une cantine inter-communes à Espéraza, notamment avec Fa, interpelle sur le sérieux de la réflexion menée sur ce projet.

Dans une démarche constructive, j’attire l’attention du binôme électoral sur la réalité des difficultés qui seront rencontrées.

Cantine inter-communes (et non intercommunale), donc à la charge humaine, financière et matérielle des communes adhérentes avec la responsabilité pénale en cas de soucis sanitaire ou autre ; la cantine actuelle et récente d’Espéraza ne dispose pas d’une cuisine adaptée aux ambitions annoncées (entre 70 à 90 repas/jour voire beaucoup plus si l’on inclue l’EHPAD Gaudissard et les communes du bassin de vie comme prévu dans l’article). Certes, l’idée est belle et dans l’air du temps mais le coût a-t-il été étudié ? La cuisine, qui fonctionne depuis septembre 2019 pour le reconditionnement et le chauffage des repas de la cantine scolaire, nécessitera des chambres froides et autres appareils inexistants actuellement. Par ailleurs, l’ambition d’aller au-delà de 90 repas/J est contrée par l’étroitesse du local cuisine. Il faudra un cuisinier et un aide-cuisinier en cas de défaillance du premier ; le transport vers les autres écoles nécessitera un, voire deux véhicules réfrigérés avec les conducteurs et suppléants adaptés ; chaque école devra être équipée d’un minimum de matériel de reconfection et chauffage des repas, de frigidaires ; sans compter le nutritionniste.

Pour un prix de repas à 1€, afin d’obtenir l’aide de l’État (2 à 3€ par repas), cela donne : 90 repas/jour à 1€ = 90€ + la subvention de l’État à 2 ou 3 €, mettons 3€ x 90 = 270€ soit une rentrée d’argent pour la commune de 360€/jour (soit x 17 j = 6 120€ - je ne compte pas les quelques repas du centre aéré) ! Admettons que cette somme corresponde au prix de revient des repas. Nous sommes en équilibre. Restent les autres frais et dépenses.

Quand on sait que le salaire brut d’un cuisinier à temps plein est en moyenne de 2108€/mois+ prime annuelle. Ajoutez à cela l’aide cuisinier, les éventuels conducteurs, le nutritionniste, vous êtes en déficit rien qu’avec la rémunération du personnel. A cela s’ajoutent au départ, l’investissement en véhicule(s), le matériel de cuisine manquant puis ensuite les frais d’entretien, d’amortissement et de fonctionnement des appareils et véhicules. Doivent être aussi envisagés l’absentéisme pour maladie et autres indisponibilités humaines.

Je ne suis pas sûr que les communes voudront participer à ce déficit de fonctionnement prévisible et important. En plus de l’aide de l’État, quelle subvention est prévue pour atténuer ce déficit ?

L’ambition d’attirer les communes du bassin de vie est actuellement utopique car elle nécessite la construction d’une bien plus grande cuisine et donc un investissement beaucoup plus conséquent (bâtiment, personnel, entretien, fonctionnement). Alors finalement, cet effet d’annonce est soit une simple propagande soit un projet insuffisamment évalué. A chacun son opinion.

Georges Reverte

Espéraza : cantine inter-communes - L’Effet d’annonce prématurée d’un projet irréfléchi.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article